vendredi 14 juin 2019

[TRADUCTION] Limite – Frantumi (1914)

Limite
 
– Il y a des angoisses rapides-vastes comme du bitume de nuages au-dessus des vallées.

– Avance avance… Avance ! et tout est noir. – Tout est clair, tout est noir ; tout est jour tout est nuit. C’est jour. C’est nuit. C’est clair…. C’est noir…. C’est noir noir et sombre !

– Ainsi est ce clairnoir, clairnoir par les crépuscules essoufflés presse la respiration l’obtus ciel de l’impuissance et toutes les issues sont impasses subreptices, toutes !

– C’est comme un pilon, l’obsession, l’aiguillon, comme un pilon sourd l’insupportable obsession de la malédiction.

– Il y a, il y a des angoisses rapides-vastes bitumes d’âmes pilons insensés si bien qu'au-delà, ailleurs, au-delà me chassent l’essouffle des encolures et les écarquilles de l’ombre.

– Alors par l’ombre crépusculaire (avance, avance !)… alors claires noires dans l’ombre (avale, avale !)… au-delà des impasses de l’impossible sont possibles les plus impossibles possibilités.

– J’exscalade les encolures de la réalité : – elles sont langues d’euglènes les ancres vôtres, elles sont souffles-brises les parois vôtres, exfiltrée chaque prison, exprisonnée la liberté.

– A présent l’irréalité houle, à présent l’esclavage est détaché, il n’y a plus de loi, il n’y a pas mon père tu n’y es pas. A présent est dissoute toute pitié : – Casse la fièvre de terribilité et est triomphée la réalité.
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– Il y a des angoisses vastes-avalantes, il y a des bitumes d’ombres de cumulus, si bien que la folie déborde les digues (casse déborde, noire est la plaine !) que la folie ricane et déchire, vrombit et gargouille hélas.



Giovanni Boine – Frantumi (1914). Traduction personnelle.



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Limite

– Ci sono angoscie rapide-vaste come bitume di nubi sopra le valli.

– Avanza avanza.... Avanza! ed ogni cosa è nera. – Ogni cosa è chiara, ogni cosa è nera; ogni cosa è giorno ogni cosa è notte. È notte. È giorno. È chiara.... è nera.... è nera nera e buia!

– Cosí è che chiaronero, chiaronero per gli affannosi crepuscoli preme il respiro l'ottuso cielo dell'impotenza e tutti gli sbocchi son sbarri biechi, tutti !

– È come un martello, l'assillo, il pungolo, come un martello sordo l'insopportabile pungolo della maledizione.

– Ci sono, ci sono angoscie rapide-vaste bitumi d'anime martelli pazzi che oltre, via, oltre mi cacciano l'ansimo dei valichi e gli spalanchi dell'ombra.

– Allora per l'ombra crepuscolare (avanza, avanza !)... allora chiare nere nell' ombra (inghiotte, inghiotte!)... oltre gli sbarri dell' impossibile sono possibili le più impossibili possibilità.

– Svalico i valichi della realtà : – son lingue d'alighe le vostre ancore, son soffi-brezze i vostri muri, è
scatenata ogni prigione, è sprigionata la libertà.

– Ora mareggia l'irrealtà, ora è slegata la schiavitù, non c'è più legge, non c'è mio padre non ci sei
tu, ora è disciolta ogni pietà : – rompono febbri di terribilità ed è stravinta la realtà.

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– Ci sono angoscie vaste-inghiottenti, ci son bitumi d'ombre di cumoli, che la pazzia trabocca le dighe (rompe trabocca, è nera la piana !) che la pazzia ghigna e dilania, romba e gorgoglia ohimè.


Giovanni Boine – Frantumi (1914)

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