mardi 16 août 2016

Longing

Je tire sur ma cigarette comme je tète un sein neuf
Les courbes pleines de
rayons
sécheront bientôt
pour m'emplir de fumée.

L'été réel niche dans les émois
J'observe le marchand d'esclave
vanter vos mérites, sa voix porte jusqu'à
moi, l'homme de l'ombre :
Car le soleil est emprise
Maître chanteur il
exhibe il

vous exhibe

L'image serait trop simple : étoiles filantes !
Je n'ai de contrôle ni
sur vos routes ni sur
vos suicides infimes
perçants ma cornée
d'éclats de vous.

 
Et d'esclaves, ne sommes-nous pas les vôtres ?
Quoi sinon, nous qui veillons sur le moindre de vos
frissons
pour l'accueillir tel un caprice
sismique ?
Puisque vos cuisses sont pour les hommes
les colonnes de l'uni-vers,
Le sel le sable et l'ambre peignent
la Sixtine du Corps.
Ses chants sont nos langueurs.

J'aime vos manières protestantes et
Nous savons pour ces messes noires à l'heure où
un ciel moins fort berce nos nuits
car leurs feux patinent vos âmes.
Au poète alors de cueillir la blancheur perdue
que sa mine noircit encore
y épuisant sa honte.

Rê-ifiées
Les mots mutilent
un absolu

Votre chute le font accessible,
enfin.

J'écris pour étoffer l'arbre
du fuyant,
Naturaliste,
à épingler vos charmes sur
mes carnets maniaques
J'écris peut-être
"Cette nuque !"
avec vos propres arabesques
ou encore :
"tes lèvres..." que la sanguine
murmure...

Mais vos pupilles dilatent le blanc des marges et puis
tout est à refaire

Avez vous encore
pour mon œuvre
des parchemins inexplorés ?

Nous,
Bigleux et manchots
ne lisons qu'avec la langue.

Verrai-je, sur les pages reblanchies
des peaux que bat le Négrier
dans dix, vingt,
porter en chaque éclat d'émail
plus de soupirs perdus
que de rides sur le sable
de mes joues ?



Mi-Lo - 16 août 2016