De mon visage d'enfant,
ma bouche a gardé deux vestiges :
Le sceau des incisives
qui jadis
s'accoudaient au monde
depuis ma lèvre basse.
Et bien que si tôt,
il fût déjà tard :
on les condamna
papillons et ronces
à chasser le seuil
pour fermer la porte
Couvre-feu.
Puis j'ai perdu les joues
Puis j'ai perdu la peau
Puis j'ai perdu encore
et j'ai perdu la langue
Mais ce soir
en visitant ma lèvre
j’ai délogé de leurs ornières
des mots cachés
comme en cavale
Et maigres, si maigres !
Juste de quoi
faire un poème
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