Combien d'années comme un feu qui s'éteint ?
Demain Novembre sonne
son glas d'habitude
Bienheureux les sourds
qui n'entendent pas encore
Je pense à cette fille
l'automne à sa robe
fuselant
comme le chaume offre la tige
Elle fut précoce
à s'alanguir on dit
que c'est pour ça qu'elle
liseronne
qu'en vain elle fouille les livres
gribouille
tricote anti horaire, ressasse
les choses
(Je crois même qu'elle s'en fait
des mantras
quand dans la glace
Om mani padme hum
elle voit mourir
How many faded homes
le tardillon
How many nights alone...
de son sourire)
Elle ne confie qu'à ceux qui passent
c'est la pudeur des sédentaires
Octobre en fuite
L'envol des grues m'a semblé lourd
Je chausse mes brodequins trempés
Faux voyageur
et faux départ
je bois
toutes les tasses
que mes lacets ont bu
L'envol des grues tombe sur les âmes
comme une toux de clairons
C'est l'annonce
Novembre
spectre en draps noirs
est de retour
Je suis comme elle mais en silence
Le même que vous.
Mais en silence.
Froids depuis si longtemps
la colère ne bout plus
dans le moindre ventre
l'image d'un feu
papier glacé
nuances de gris
C'est tout ce qu'on peut offrir
Ca, et un gouffre
un gouffre où jeter
notre propre gouffre
L'espace des bras
nos bruits raisonnent
jusqu'à se taire
en lassitude
Je ne vois de braises que ce qu'on en trace
des boucles de fusain
en fait
les brûlures du froid
Des mots
Des fantasmes
Un poème
Trois fois rien.
Milo, Octobre - Novembre 2013
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