jeudi 11 octobre 2012

Isthme

À vous,



Je parlerai toujours de partir


Je dirai "je pars"
Comme on dit
"Quand j'irai mieux"
Pour laisser derrière moi
cette impression de fin du monde

Les années viennent et puis repartent
Faiseuses d'anges
Sur la conscience j'ai les chroniques
Des espoirs nés sans vie

"Stillborn"
Disent les anglais.
Pour "nés figés".
Nés "Immobiles", c'est vrai
Mais nés,
"Nés malgré tout"
Sur le seuil, en équilibre
"Stillborn", "nés pour toujours".


Je parle de partir comme un père abandonne


Et jusqu'au départ, pour tarder un peu
J'en parlerai encore

Puis
Sans adieu formel
J'entrerai dans le monde comme on entre dans les rangs
Valet Curé mercenaire
Enfant des autres, Fils de l'époque
Itinérant

Je suis mendiant par nature
J'aime le son de la cloche
Elle crie pour moi quand on me prend la gorge
Elle raconte des fables et ponctue ses soupirs de longs tintements
Dans une langue qui se moque bien des mots.

Quand tu la comprendras,
Je serai déjà loin

Je reviendrai peut-être un jour
Avec elle, montée en broche, au creux des mains :
Je reviendrai te confier
la fleur qui pousse
sur les sentiers d'Attila

Son nom m'échappe encore.
Il est rancunier
Latin
Joli comme l'est une ombre.

Mais peu importe l'ombre
Et peu importe le nom

Il a la fleur, il y a le nom, il y a l'ombre

J'étais venu te dire que je m'en vais.


Milo, Octobre 2012

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