vendredi 14 octobre 2011

Rhapsodie


Soldats sans noms qui sonnez
Le canon à manivelle
Hâtez-vous donc d’entonner
Dans le ton cher à Nivelle
Cet air fumant à cinq-balles
Des obus qu’on ribambelle
Sur les Dames de Pigalle.

Les mitraillettes à pédales
Feront rouler en tambour
Sous les paillettes en métal
Les violons venus d’Hambourg
Combattants dans la mesure,
Sur un fond de calembour,
Balafon à la ceinture.

Tirailleurs exilophones
Périront Ad libitum
Sous les boulets Saxophones
Oubliés des harmoniums
Pissenlit par la racine
Trou dans les curriculum
Banania dans les cuisines.

Bombardier en crescendo
Joue les noirs et puis les blancs
Et sous le sol la si do
Les mines emportent au vent
Le docile soldat seul
Dont le soupir olifant
Marque le prochain linceul.

Mais sur les champs en clé d’ut
Sanglots longs, vies violées
Vont enfin chasser le luth
Du plateau vitriolé
Faisant taire un rhapsodie
Au profit d’un trio laid :
« Leiche, cadavre et body » 


Milo, Mars 2010.

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